Coup de Re-Volver.

C’est arrivé comme ça sans qu’on comprenne. Sans que je comprenne. Tout allait bien même si moi je n’y croyais pas, et que je continuais avec acharnement à me prendre la tête sur les choses débiles de la vie. Et puis, cela s’est installé. Progressivement, sans faire de bordel, sans faire de dégât. Ça me fermait les yeux lorsque moi je les croyais ouverts plus que jamais. Plus que j’aimais. Ça me souriait, tendrement, gentiment. J’ai pas bronché. J’avais sans doute autre chose à foutre. Je n’ai pas pris le temps pour me poser. J’ai pas pris le temps pour y penser. Je sentais bien que quelque chose se remuait en moi. Un changement éventuel. Alors plutôt que d’y aller à reculons, j’ai pris mon courage à demain, j’ai jeté ma fierté par la fenêtre, j’ai pris mes bottes pourries, mon grand manteau, mon beau chapeau et j’ai ouvert la porte. C’est quand elle a claqué derrière moi, que j’ai commencé à piger. Que c’était la fin. Que c’était impossible maintenant. De faire demi-tour. Alors j’ai écris comme une boite qui s’ouvre. Comme pour préparer le monde à la merde que je me voyais capable de faire, que je vois très bien de loin. Pauvre merde. Ma cervelle est une cabane à merde. Toute pourave, toute moche mais ou il fait tellement bon dedans, ou il fait tellement chaud.. Mais le pire c’est sa porte, qui s’entrouvre au moindre coup de vents, juste pour me faire frissonner et avoir peur, et hésiter, y rentrer, y sortir, et hésiter, toujours.. Et puis surtout, qui claque, pour te montrer qu’elle existe quand tu parviens à ne plus y penser, et qu’elle, elle peut t’y conduire, la bas. Aux rêves. La merde de ta cervelle.
Et moi je l’ai bel et bien fermé la porte. Et quand elle a claqué, j’ai entendu comme un coup de revolver sur ma tempe. BAM.